HISTOIRE DU 4E22E RÉGIMENT
Historique du 4e Bataillon Royal du 22e Régiment (Châteauguay)
On peut dire de bon droit que le 4e bataillon actuel du 22e Régiment royal est l’héritier de la Milice canadienne de l’ancien régime français. En effet, les premiers régiments à servir les armées françaises dans la colonie ont été recrutés dans les régions de Beauharnois, Saint-Martin et Châteauguay.
Sous l’appellation du 6e régiment des Chausseurs de Châteauguay et Beauharnois, le Lieutenant-colonel Charles-Michel d’Irumburry de Salaberry, avec un détachement de 350 hommes incluant une bande d’environ 50 Amérindiens de Caughnawaga a repoussé le 26 octobre 1813 l’avant-garde d’une armée américaine de 3000 soldats qui voulaient s’emparer de Montréal. Cette manœuvre a fait que l’ensemble de l’armée américaine ait décidé de partir. On ne peut oublier le cran, la vaillance et l’héroïsme de ce commandant et de la poignée d’hommes sans peur qui l’entouraient.
Le 64e Régiment des Voltigeurs de Beauharnois a été levé le 4 juin 1869 et a été placé en état d’alerte en 1870 lors des raids des Feniens. En effet, deux fois entre 1866 et 1870, les Compagnies de Beauharnois et de Châteauguay ont été appelées aux armes afin de contrer l’attaque de groupes d’Irlandais américains qui accusaient l’Angleterre de favoriser le Sud lors de la guerre de Sécession.
C’est à cette époque que est apparue la devise Toujours prêts. Lors de l’invasion fenienne de 1870, le Régiment a eu la responsabilité de protéger le canal de Beauharnois ainsi que d’escorter le transport des troupes et des munitions.
Le 64e Régiment des Voltigeurs de Beauharnois fut fusionné le 1er mai 1901 avec le 76e Régiment des Voltigeurs de Châteauguay pour devenir le 64e Régiment Fusiliers Voltigeurs de Châteauguay. Le 1er mars 1902, l’appellation le Régiment de Châteauguay lui est accordée.
Le 6 août 1914, quelques membres du Régiment sont placés en service actif. Le 18 août 1914, quatorze jours après la déclaration de la guerre, le premier contingent composé de 6 officiers et de 60 soldats, est déployé à Valcartier, contribuant ainsi à la formation du 12e bataillon du Corps expéditionnaire canadien. L’exemple de ce noyau de première heure est suivi par plusieurs centaines de soldats et de 24 officiers. Ceux-ci furent incorporés dans les régiments mobilisés, le 22e Bataillon (canadien-français) et le 159e Régiment.
Au cours de la Deuxième guerre mondiale, le régiment a fourni plus de mille hommes et 84 officiers aux forces armées du pays. Le régiment est mobilisé le 18 mars 1942 pour devenir le 1st Airfield Decence Battalion (le Régiment de Châteauguay mitrailleurs). Une partie du régiment sert à Terre-Neuve en 1943 et 1944. Le 10 janvier 1945, Le Régiment s’embarque pour l’Angleterre, où il est démembré le 18 janvier de la même année. Un deuxième bataillon sert dans l’armée de réserve durant cette période.
Le 30 septembre 1954, le Régiment du Châteauguay devient le Régiment de Châteauguay (4th Bataillon, Royal 22nd Regiment), dont la maison mère est la Citadelle de Québec. Son appellation est changée par le 4e Bataillon Royal 22e Régiment (Châteauguay), le 27 avril 1956.
Jusqu’en 1995, l’unité est dispersée comme suit : un quartier général et une compagnie à Montréal, une compagnie, à Saint-Jérôme, ainsi qu’un détachement à Laval. Le manège militaire Charles-Michel de Salaberry à Laval est devenu le domicile du 4e Bataillon en septembre 1995, alors que la compagnie de Saint-Jérôme est rapatriée avec le Bataillon en novembre 1995.
Conservant jalousement le prestige de tous ces faits d’armes, fier d’un passé glorieux, le 4e Bataillon poursuit aujourd’hui au sein du Royal 22e Régiment, ainsi qu’à l’intérieur de la 2e Division du Canada un programme d’entraînement permettant à ses membres de se surpasser et de relever ses défis.
Le 4e Bataillon fournit toujours des renforts lors des opérations internationales afin de compléter, maintenir et soutenir les forces déployées. En plus d’avoir été déployés en Bosnie, en Afghanistan, en Haïti et dans le cadre d’autres opérations internationales, les réservistes ont participé à des opérations de secours aux victimes du verglas de 1998, ainsi qu’à ceux des inondations au Québec en 2011 et 2017.